Forêt de Coti-Chiavari (sud de Porticcio, rive sud du golfe d'Ajaccio)

Coti-Chiavari (Coti Chjavari)

500 hab., 6 333 ha, commune de Corse-du-Sud à l'extrême SO du canton de Santa-Maria-Siché, 38 km au sud d'Ajaccio sur la route de Propriano. Créée en 1852, elle occupe toute la partie SO du golfe d'Ajaccio. Au nord, le port de Chiavari, l'île Piana et les urbanisations balnéaires de Verghia et Portigliolo s'enchaînent jusqu'au cap de la Castagna, que domine une tour bien conservée. Une grande anse rocheuse et vide mène ensuite au cap du Maure (capu di Muru), également couronné d'une tour, très avancé en mer et qui sépare le golfe d'Ajaccio de celui de Valinco. Sur celui-ci, la côte, exposée au sud, fait se succéder l'anse de la cala d'Orzu, le cap Noir (capu Neru, avec une tour) et la grande baie de Cupabia. Seule la partie nord de la commune a donc reçu une urbanisation balnéaire, le reste est quasi désert; le village perché de Coti est desservi par la D 155, et entouré par une forêt d'eucalyptus. Il n'y a plus guère de traces de l'ancien pénitencier, installé sous le Second Empire et qui a fermé en 1905.

Le pénitencier agricole de Chiavari qui restera pour cette région toute une histoire. Les ruines de ce pénitencier sont situées à mi-chemin entre Verghia et Coti-Chiavari à 30 km au sud d'Ajaccio, sur un grand plateau qui possède une vue inégalable sur le golfe, avec un doux parfum de cystes et d'eucalyptus.

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Les Corses de cette région parlent encore de ce pénitencier avec amertume et regrettent que tout ait été détruit, que ce domaine reste inexploité et à l'abandon. Ce domaine appartient de nos jours [en 1989] à la Société du Lotissement du Domaine de la Pinède qui, en 1969, détruisit le pénitencier, ayant pour projet de faire un complexe touristique. Ce projet fut abandonné et les lieux reprirent leur état sauvage

EXTRAIT : En 1860, l'Inspecteur Général de l'Agriculture décrit les gardiens : « Un des défauts des gardiens corses, c'est d'avoir en aversion le travail manuel. Ils plaignent les détenus d'être obligés de travailler de leurs mains, comme font les Lucquois, objet de mépris et de dédain des Corses. Le gardien corse surveille mollement les détenus confiés à ses soins. Il ne prend aucun intérêt à leurs travaux et n'est pas capable de leur donner des conseils ou des leçons. Il en est même qui trouvent trop lourde la tâche de surveiller les travailleurs et qui, au lieu de faire leur service, vont dormir dans le maquis voisin, ayant la précaution de placer en vedette un détenu chargé de l'avertir dès l'arrivée du régisseur des cultures. Guidés par de tels surveillants, les détenus profitent immédiatement de ce mauvais exemple. Ils se reposent au lieu de travailler et n'accomplissent pas la tâche qui leur est imposée. Il faudrait envoyer dans les maisons centrales du continent les gardiens corses reconnus incapables pour la surveillance des travaux agricoles et les remplacer par des gardiens continentaux bien choisis ».

- Le pénitencier de Coti-Chiavari - Dominique Boudon

La Marge Édition - Monographies régionales


A savoir que ce pénitencier servait de relais pour les bagnards en partance pour le très célèbre bagne de Cayenne